Raja Alloula M'Hamed DJELLID

Raja Alloula M'Hamed DJELLID n'était pas un homme de théâtre, mais un éminent sociologue spécialiste de la critique de théâtre, un militant infatiguable de la cause de la classe ouvrière algérienne, un animateur invétéré de son organisation en syndicats, de sa prise de conscience.
Il a laissé à l’Université algérienne les conclusions d’un travail colossal de recherche en Sociologie de la Culture autour de l’histoire du théâtre algérien. Sa thèse de Magister est intitulée « L’ACTIVITE THEATRALE EN ALGERIE : 1945-1980 – ESSAI D’APPROCHE SOCIOLOGIQUE DES TONALITES GROUPALES, EXPRESSIVES ET SUPERSTRUCTURELLES » qu’il soutient en 1985 à l’Université d’Oran.
Le volume de la thèse de M’Hamed DJELLID est impressionnant : trois tomes de 500 pages chacun comportant de nombreux schémas et tableaux de synthèse ainsi que des illustrations photographiques avec, en annexe, un grand nombre de documents de référence.
A travers l’analyse des troupes théâtrales existantes, M’Hamed DJELLID établit la relation dialectique de la formation des groupes avec la situation politique, économique, idéologique de la formation économique et sociale algérienne. Ce travail universitaire est le fruit de dix (10) années de recherche sur le terain, de réflexion, de débats, de travail de théorisation sur l’activité théâtrale en Algérie. Sa rédaction a demandé de longs mois de patience, de persévérance et d’acharnement tant théorique que pratique afin « d’identifier les champs, les processus, les profils principaux de cette immense activité sociale qu’est l’activité théâtrale et sur cette base de définir des problématiques fondamentales de recherche avec pour arrière plan un souci permanent d’élaboration d’outils plus pertinents, plus scientifiques pour opérer sur le réel. »
Dans l’exposé des objectifs généraux de son objet d’étude, M’Hamed DJELLID donne un certain nombre de précisions concernant l’utilisation des concepts de superstructures, d’appareils culturels, de sphères, de reflet etc… qu’il qualifie de fondamentaux et nécessaires mais en même temps de généraux et abstraits. C’est ainsi qu’il considère que « il y a lieu de forger un arsenal conceptuel et méthodologique spécifique (certes limité à l’activité théâtrale et dans une certaine mesure à l’activité artistique et culturelle des groupes) et de l’articuler à ces concepts stratégiques. »
Bien que je considère le travail accompli par M’Hamed DJELLID comme colossal, il le qualifie lui-même d’essai constituant « un premier moment de synthèse ».
Lors de la soutenance de ce travail de magister, les membres du jury décidèrent –vu la qualité et l’importance de la recherche entreprise – de le reconduire pour une autre soutenance en tant que thèse de troisième cycle.
Mais M’Hamed DJELLID avait formé le projet d’entreprendre la préparation d’une thèse de Doctorat d’état, comme suite logique à cette réflexion. La thèse de magister n’était, pour M’Hamed DJELLID, qu’un prélude, une introduction, un moment de déblayage théorique et méthodologique posant les prémisses à une réflexion supérieure relative à l’histoire du théâtre algérien.
Ce magister de sociologie culturelle constitue, sans aucun doute, une référence incontournable pour tout travail de recherche sur le théâtre et ceci tant au niveau national qu’à l’étranger. |